Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année XII — Septembre 1869.

(Langue portugaise)

DISSERTATIONS SPIRITES.


LA VUE DE DIEU.

(Genève,  †  11 janvier 1869.)

Tu me demandes comment il puisse se faire que la créature parvienne à voir le Créateur, elle finie et bornée, et lui infini et sans forme visible.

Frère, la vue de Dieu ne consiste pas à voir avec l’organe visuel, tel que tu peux l’imaginer ou le comprendre maintenant, mais cela s’entend de la vue de l’esprit ou intelligence. C’est une vision sans image ; c’est une perception, une connaissance, une expansion d’amour irrésistible, à la vue réelle des manifestations magnifiques et inénarrables de la divinité, une certitude ineffable de la présence et de l’amour infini de Dieu, plutôt que la vue d’une forme déterminée, qui serait par conséquent finie, et qui ne pourrait pas être Dieu.

D’ailleurs, toute chose visible est bientôt connue et approfondie, car elle est bornée, et ne peut pas être par conséquent une source de bonheur éternel et infini. Dans cette manière de se représenter la vue de Dieu, on retombe forcément dans des idées peu intelligentes et retardataires, et dans l’immobilité des bienheureux extatiques à tout jamais dans le paradis. Or, ceux qui, après avoir épuisé les épreuves des vies transitoires, sont arrivés au sommet de l’échelle spirite, ne cessent point d’être actifs ; car, à mesure que l’Esprit se purifie et se rapproche de Dieu, il participe de plus en plus aux perfections divines ; et, comme Dieu est le centre et le foyer de l’éternelle activité et de la vie, il s’ensuit que les purs Esprits agissent sans cesse pour contribuer de toute leur liberté et de toute leur puissance, à l’accomplissement des volontés de l’Éternel. Ils sentent que le foyer de la charité infinie les enveloppe, que la lumière qui jaillit de la face de l’Éternel les éclaire, que l’omniscience du Seigneur leur ouvre ses trésors, et que la toute-puissance les rend libres et forts pour dominer les éléments, diriger les forces vitales, influer sur les intelligences des Esprits élevés, mais non encore parvenus au sommet, et contribuer éternellement à maintenir l’harmonie de la création.

Les paroles de l’apôtre Paul : « Videbimus Deum facie ad faciem »,  ( † ) et « videbimus Deum sicuti est »  (1 Jo) ne doivent point être prises à la lettre ; car jamais créature ne pourra limiter Dieu à sa mesure, ni devenir infinie, ce qu’il faudrait pour accomplir à la lettre le texte de Paul. Entendons plutôt que les purs Esprits auront des notions de Dieu toujours plus parfaites, à mesure qu’ils grandiront dans la perfection ; que jamais plus l’erreur ne pourra troubler leur entendement ; que les délices et l’amour de ce bien et de cette beauté harmonique sans limite, leur seront dévoilés toujours davantage, pendant les siècles des siècles, mais sans jamais parvenir à imposer à la divinité ni limites, ni formes, ni images plus ou moins analogues à celles qui sont enfantées par l’imagination de l’homme terrestre.

Adieu, travaille avec courage, car, par le travail et l’exercice des facultés que Dieu t’a données, tu ne fais à présent, avec peine, que ce que tu feras autrement, et avec délices sans fin, pendant l’éternité, lorsque ces mêmes facultés auront reçu le développement nécessaire.


[Anonyme.]


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