Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année IV — Octobre 1861.

(Langue portugaise)

ENSEIGNEMENTS ET DISSERTATIONS SPIRITES.


LE COLISÉE.

(Envoi de M. le comte X… de Rome ;  †  traduit de l’italien.)

« Quel sentiment la vue du Colisée  †  fait-elle naître en vous  ? celui que produit l’aspect de toute ruine : la tristesse. Ses vastes et belles proportions rappellent tout un monde de grandeur ; mais sa décrépitude reporte involontairement la pensée sur la fragilité des choses humaines. Tout passe ; et les monuments, qui semblaient défier le temps, s’écroulent, comme pour prouver qu’il n’y a de durables que les œuvres de Dieu ; et quand les décombres, semés de toutes parts, protestent contre l’éternité des œuvres de l’homme, vous osez appeler éternelle une ville jonchée des débris du passé !

« Où êtes-vous, Babylone ?  †  où êtes-vous, Ninive ?  †  où sont vos immenses et splendides palais ? Voyageur, tu les cherches en vain sous le sable du désert ; ne vois-tu pas que Dieu les a effacés de dessus la terre ? Rome !  †  espères-tu donc braver les lois de la nature ? Je suis chrétienne, dis-tu, et Babylone était païenne. Oui, mais tu es de pierres comme elle, et d’un souffle Dieu peut disperser ces pierres amoncelées. Le sol qui tremble autour de toi n’est-il pas là pour t’avertir que ton berceau, qui est sous tes pieds, peut devenir ton tombeau ? Je suis chrétienne, dis-tu, et Dieu me protège  ! Mais oses-tu te comparer à ces premiers chrétiens qui mouraient pour la foi, et dont toutes les pensées n’étaient déjà plus de ce monde, toi qui vis de plaisirs, de luxe et de mollesse ? Jette les yeux sur ces arènes devant lesquelles tu passes avec tant d’indifférence ; interroge ces pierres encore debout et elles te parleront, et l’ombre des martyrs t’apparaîtra pour te dire : Qu’as-tu fait de la simplicité dont notre divin Maître nous a fait une loi, de l’humilité et de la charité dont il nous a donné l’exemple ? Avaient-ils des palais, étaient-ils vêtus d’or et de soie, ces premiers propagateurs de l’Évangile ? leurs tables regorgeaient-elles de superflu ? avaient-ils des cohortes de serviteurs inutiles pour flatter leur orgueil ? Qu’y a-t-il de commun entre eux et toi ? Ils ne cherchaient que les trésors du ciel, et tu cherches les trésors de la terre ! Oh ! hommes, qui vous dites chrétiens, à voir votre attachement aux biens périssables de ce monde, on dirait vraiment que vous ne comptez pas sur ceux de l’éternité. Rome ! qui te dis immortelle, puissent les siècles futurs ne pas chercher ta place, comme aujourd’hui on cherche celle de Babylone !

« Dante. »


Remarque. Par une singulière coïncidence, ces deux dernières communications nous sont arrivées le même jour [v. Rome, par Massillon]. Quoique traitant le même sujet, on voit que les Esprits l’ont envisagé chacun à son point de vue personnel. Le premier voit la Rome religieuse, et, selon lui, elle est éternelle, parce qu’elle sera toujours la capitale du monde chrétien ; le second voit la Rome matérielle, et dit que rien de ce qu’élèvent les hommes ne peut être éternel. Au reste, on sait que les Esprits ont leurs opinions, et qu’ils peuvent différer entre eux de manière de voir lorsqu’ils sont encore imbus des idées terrestres : les Esprits les plus purs sont seuls exempts de préjugés ; mais à part l’opinion qui peut être controversée, on ne peut refuser à ces deux communications une grande élévation de style et de pensée et nous croyons qu’elles ne seraient pas désavouées par les écrivains dont elles portent le nom.



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