Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

Index | Accueil | Continuer

Revue spirite — Année III — Novembre 1860.

(Langue portugaise)

DISSERTATIONS SPIRITES.

Obtenues ou lues dans la Société par divers Médiums.

LES SAVANTS.

(Médium, mademoiselle Huet.)

Puisque vous appelez un Esprit à vous. Dieu me permet de venir ; je vais vous donner un bon conseil, surtout à vous M….

Vous qui vous occupez toujours des savants, car c’est là votre préoccupation, laissez-les donc de côté ; que peuvent-ils sur les croyances religieuses et surtout spirites ! De tous temps n’ont-ils pas repoussé les vérités qui se sont présentées ? N’ont-ils pas rejeté toutes les inventions, les traitant de chimères ? Ceux qui les annonçaient, ces vérités, les uns étaient traités de fous, et comme tels renfermés ; les autres étaient jetés dans les cachots de l’inquisition, d’autres lapidés ou brûlés. La vérité, plus tard, n’en éclatait pas moins aux yeux des savants surpris qui l’avaient mise sous le boisseau. En vous adressant sans cesse à eux, voulez-vous, nouveau Galilée, vous faire infliger la torture morale qui est le ridicule, et être forcé de rétracter vos paroles ? Le Christ s’est-il adressé aux Académies de son époque ? Non ; il prêchait sa divine morale à tous en général et au peuple en particulier.

Pour apôtres ou propagateurs de sa venue, il a choisi des pêcheurs, gens simples de cœur, très ignorants, qui ne connaissaient pas les lois de la nature, et ne savaient pas si un miracle pouvait les contrarier, mais qui croyaient naïvement. « Allez, disait Jésus, et racontez ce que vous avez vu.  »  ( † )

Il n’a jamais fait un miracle qu’en faveur de ceux qui le demandaient avec foi et conviction ; il l’a refusé aux Pharisiens et aux Saducéens qui venaient pour le tenter, et il les a traités d’hypocrites. Adressez-vous donc aussi à des personnes intelligentes, portées à croire ; rejetez les savants et les incrédules.

Du reste qu’est-ce qu’un savant ? Un homme qui est plus instruit que les autres, parce qu’il a plus étudié, mais qui a bien perdu du prestige qu’il avait autrefois, auréole fatale qui lui valait souvent les honneurs du bûcher. Mais à mesure que l’intelligence populaire s’est développée, l’éclat en a diminué ; aujourd’hui l’homme de génie ne craint plus d’être accusé de sorcellerie ; il n’est plus l’allié de Satan.

L’humanité éclairée apprécie à sa juste valeur celui qui travaille beaucoup et qui sait beaucoup ; elle sait placer sur le piédestal qui lui convient l’homme de génie qui enfante de belles œuvres. Comme elle sait en quoi consiste la science du savant, elle ne le tourmente plus ; comme elle sait d’où émane le génie créateur, elle s’incline devant lui ; mais à son tour elle veut avoir la liberté de croire à telles vérités qui font sa consolation ; elle ne veut pas que celui qui sait plus ou moins de chimie, plus ou moins de rhétorique ; qui enfante le plus bel opéra, vienne l’entraver dans ses croyances, en lui jetant le ridicule à la face et en traitant ses idées de folie ; elle se détournera de leur chemin, et poursuivra silencieusement sa route ; la vérité enveloppera un jour le monde tout entier, et ceux qui l’avaient repoussée seront obligés de la reconnaître. Moi-même qui me suis occupé du Spiritualisme jusqu’à mon dernier jour, je l’ai toujours fait dans l’intimité.

L’Académie  †  m’importait peu. Elle viendra à vous plus tard, croyez-le.

Delphine DE GIRARDIN.


Ouvrir