Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Revue spirite — Année I — Janvier 1858.

(Langue portugaise)

DIFFÉRENTS MODES DE COMMUNICATIONS.

1. — Les communications intelligentes entre les Esprits et les hommes peuvent avoir lieu par les signes, par l’écriture et par la parole.

Les signes consistent dans le mouvement significatif de certains objets, et plus souvent dans les bruits ou coups frappés. Lorsque ces phénomènes comportent un sens, ils ne permettent pas de douter de l’intervention d’une intelligence occulte, par la raison que si tout effet a une cause, tout effet intelligent doit avoir une cause intelligente.

Sous l’influence de certaines personnes, désignées sous le nom de médiums, et quelquefois spontanément, un objet quelconque peut exécuter des mouvements de convention, frapper un nombre déterminé de coups et transmettre ainsi des réponses par oui et par non ou par la désignation des lettres de l’alphabet.

Les coups peuvent aussi se faire entendre sans aucun mouvement apparent et sans cause ostensible, soit à la surface, soit dans les tissus même des corps inertes, dans un mur, dans une pierre, dans un meuble ou tout autre objet. De tous ces objets les tables étant les plus commodes par leur mobilité et par la facilité qu’on a de se placer autour, c’est le moyen dont on s’est le plus fréquemment servi : de là la désignation du phénomène en général par les expressions assez triviales de tables parlantes et de danse des tables ; expressions qu’il convient de bannir, d’abord parce qu’elles prêtent au ridicule, secondement parce qu’elles peuvent induire en erreur en faisant croire que les tables ont à cet égard une influence spéciale.

Nous donnerons à ce mode de communication le nom de sématologie spirite, mot qui rend parfaitement l’idée et comprend toutes les variétés de communications par signes, mouvement des corps ou coups frappés. Un de nos correspondants nous proposait même de désigner spécialement ce dernier moyen, celui des coups, par le mot typtologie.


2. — Le second mode de communication est l’écriture ; nous le désignerons sous le nom de psychographie, également employé par un correspondant.

Pour se communiquer par l’écriture, les Esprits emploient, comme intermédiaires, certaines personnes douées de la faculté d’écrire sous l’influence de la puissance occulte qui les dirige, et qui cèdent à un pouvoir évidemment en dehors de leur contrôle ; car elles ne peuvent ni s’arrêter, ni poursuivre à volonté, et le plus souvent n’ont pas conscience de ce qu’elles écrivent. Leur main est agitée par un mouvement involontaire, presque fébrile ; elles saisissent le crayon malgré elles, et le quittent de même ; ni la volonté, ni le désir ne peuvent le faire marcher s’il ne le doit pas. C’est la psychographie directe.

L’écriture s’obtient aussi par la seule imposition des mains sur un objet convenablement disposé et muni d’un crayon ou de tout autre instrument propre à écrire. Les objets le plus généralement employés sont des planchettes ou des corbeilles disposées à cet effet. La puissance occulte qui agit sur la personne se transmet à l’objet, qui devient ainsi un appendice de la main, et lui imprime le mouvement nécessaire pour tracer des caractères. C’est la psychographie indirecte.

Les communications transmises par la psychographie sont plus ou moins étendues, selon le degré de la faculté médiatrice. Quelques-uns n’obtiennent que des mots ; chez d’autres la faculté se développe par l’exercice, et ils écrivent des phrases complètes, et souvent des dissertations développées sur des sujets proposés, ou traités spontanément par les Esprits sans être provoqués par aucune question.

L’écriture est quelquefois nette et très lisible ; d’autres fois elle n’est déchiffrable que pour celui qui écrit, et qui la lit alors par une sorte d’intuition ou de double vue.

Sous la main de la même personne l’écriture change en général d’une manière complète avec l’intelligence occulte qui se manifeste, et le même caractère d’écriture se reproduit chaque fois que la même intelligence se manifeste de nouveau. Ce fait, cependant, n’a rien d’absolu.

Les Esprits transmettent quelquefois certaines communications écrites sans intermédiaire direct. Les caractères, dans ce cas, sont tracés spontanément par une puissance extra-humaine, visible ou invisible. Comme il est utile que chaque chose ait un nom, afin de pouvoir s’entendre, nous donnerons à ce mode de communication écrite celui de spiritographie, pour le distinguer de la psychographie ou écriture obtenue par un médium. La différence de ces deux mots est facile à saisir. Dans la psychographie, l’âme du médium joue nécessairement un certain rôle, au moins comme intermédiaire, tandis que dans la spiritographie c’est l’Esprit qui agit directement par lui-même.


3. — Le troisième mode de communication est la parole. Certaines personnes subissent dans les organes de la voix l’influence de la puissance occulte qui se fait sentir dans la main de celles qui écrivent. Elles transmettent par la parole tout ce que d’autres transmettent par l’écriture.

Les communications verbales, comme les communications écrites, ont quelquefois lieu sans intermédiaire corporel. Des mots et des phrases peuvent retentir à nos oreilles ou dans notre cerveau, sans cause physique apparente. Des Esprits peuvent également nous apparaître en songe ou dans l’état de veille, et nous adresser la parole pour nous donner des avertissements ou des instructions.

Pour suivre le même système de nomenclature que nous avons adopté pour les communications écrites, nous devrions appeler la parole transmise par le médium psychologie, et celle provenant directement de l’Esprit spiritologie. Mais le mot psychologie ayant déjà une acception connue, nous ne pouvons l’en détourner. Nous désignerons donc toutes les communications verbales sous le nom de spiritologie, les premières par les mots de spiritologie médiate, et les secondes par ceux de spiritologie directe.


4. — Des différents modes de communication, la sématologie est le plus incomplet ; il est très lent et ne se prête qu’avec difficulté à des développements d’une certaine étendue. Les Esprits supérieurs ne s’en servent pas volontiers, soit à cause de la lenteur, soit parce que les réponses par oui et par non sont incomplètes et sujettes à erreur. Pour l’enseignement, ils préfèrent les plus prompts : l’écriture et la parole.

L’écriture et la parole sont en effet les moyens les plus complets pour la transmission de la pensée des Esprits, soit par la précision des réponses, soit par l’étendue des développements qu’elles comportent. L’écriture a l’avantage de laisser des traces matérielles, et d’être un des moyens les plus propres à combattre le doute. Du reste, on n’est pas libre de choisir ; les esprits se communiquent par les moyens qu’ils jugent à propos : cela dépend des aptitudes.



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