Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Œuvres posthumes — Deuxième Partie.

(Langue portugaise)

Chapitre 28.


MARCHE GRADUELLE DU SPIRITISME. DISSIDENCE ET ENTRAVES.


27 avril 1866. — (Paris, chez M. Leymarie, Méd. M. L…)

Chers condisciples, ce qui est vrai doit être ; rien ne peut s’opposer au rayonnement d’une vérité ; parfois, on peut la voiler, la torturer, et faire sur elle ce que font les tarets sur les digues hollandaises ; mais une vérité n’est pas bâtie sur pilotis : elle court l’espace, elle est dans l’air ambiant, et si l’on a pu aveugler une génération, il y a toujours des incarnations nouvelles, des recrues de l’erraticité qui viennent apporter des germes féconds, d’autres éléments, et qui savent attirer à elles toutes les grandes choses méconnues.

Ne vous pressez pas trop, amis ; beaucoup parmi vous voudraient aller à la vapeur, et dans ce temps d’électricité, courir comme elle. Oublieux des lois de la nature, vous voudriez aller plus vite que le temps. Réfléchissez pourtant combien Dieu est sage en tout. Les éléments qui constituent votre planète ont subi un long et laborieux enfantement ; avant que vous puissiez exister, il a fallu que tout se constituât selon l’aptitude de vos organes. La matière, les minéraux, fondus et refondus, les gaz, les végétaux se sont peu à peu harmonisés et condensés, afin de permettre votre éclosion sur la terre. C’est l’éternelle loi du travail qui n’a pas cessé de régir les êtres inorganisés, comme les êtres intelligents.

Le Spiritisme ne peut échapper à cette loi, à la loi de l’enfantement. Implanté sur un sol ingrat, il faut qu’il ait ses mauvaises herbes, ses mauvais fruits. Mais aussi, chaque jour on défriche, on arrache, on coupe les mauvaises branches ; le terrain s’ameublit insensiblement, et lorsque le voyageur, fatigué des luttes de la vie, verra l’abondance et la paix à l’ombre d’une fraîche oasis, il viendra étancher sa soif, essuyer ses sueurs, dans ce royaume lentement et sagement préparé ; là le roi est Dieu, ce dispensateur généreux, cet égalitaire judicieux, qui sait bien que le trajet à suivre est douloureux, mais fécond ; pénible, mais nécessaire ; l’Esprit formé à l’école du travail en sort plus fort et plus apte aux grandes choses. Aux défaillants il dit : courage ; et comme espoir suprême, il laisse entrevoir, même aux plus ingrats, un point d’arrivée, point salutaire, chemin jalonné par les réincarnations.

Riez des vaines déclamations : laissez parler les dissidents, criailler ceux qui ne peuvent se consoler de ne pas être les premiers ; tout ce petit bruit n’empêchera pas le Spiritisme de faire invariablement son chemin ; il est une vérité, et comme un fleuve toute vérité doit suivre son cours.


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