Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

Index | Accueil |  Continuer

Le Livre des Esprits.

(Première édition)
(Langue portugaise)

INTRODUCTION


A L’ÉTUDE


DE LA DOCTRINE SPIRITE.

RÉPONSE A PLUSIEURS OBJECTIONS.
[XIII]

(Pages)


1 Les observations ci-dessus nous conduisent à dire quelques mots des contradictions que l’on peut rencontrer dans la solution donnée par les esprits à certaines questions, et dont les adversaires essaient de tirer un argument contre la doctrine.

2 Les esprits étant très différents les uns des autres au point de vue des connaissances et de la moralité, il est évident que la même question peut être résolue dans un sens opposé, selon le rang qu’ils occupent, absolument comme si elle était posée parmi les hommes alternativement à un savant, à un ignorant ou à un mauvais plaisant. 3 Le point essentiel, nous l’avons dit, est de savoir à qui l’on s’adresse.

4 Mais, ajoute-t-on, comment se fait-il que des esprits reconnus pour être supérieurs ne soient pas toujours d’accord ? 5 Nous dirons d’abord qu’indépendamment de la cause que nous venons de signaler, il en est d’autres qui peuvent exercer une certaine influence sur la nature des réponses, abstraction faite de la qualité des esprits ; 6 ceci est un point capital dont on trouvera l’explication dans le cours de cet ouvrage, et que nous nous abstenons de reproduire ici. C’est en cela surtout que consiste la difficulté des études spirites ; aussi disons-nous que ces études requièrent une attention soutenue, une observation profonde, et surtout, comme du reste toutes les sciences humaines, de la suite et de la persévérance. 7 Il faut des années pour faire un médiocre médecin, et les trois quarts de la vie pour faire un savant, et l’on voudrait en quelques heures acquérir la science de l’infini ! 8 Qu’on ne s’y trompe donc pas ; l’étude du spiritisme est immense ; elle touche à toutes les questions de la métaphysique et de l’ordre social ; c’est tout un monde qui s’ouvre devant nous ; 9 doit-on s’étonner qu’il faille du temps, et beaucoup de temps, pour l’acquérir ?

10 Il faut remarquer cependant que souvent aussi la contradiction est plus apparente que réelle, et tient plus à la forme du langage qu’au sens intime. Ne voyons-nous pas tous les jours des hommes professant la même science varier dans la définition qu’ils donnent d’une chose, soit qu’ils emploient des termes différents, soit qu’ils l’envisagent sous un autre point de vue, quoique l’idée fondamentale soit toujours la même ? 11 Ajoutons encore que la forme de la réponse dépend souvent de la forme de la question. 12 Il y aurait donc de la puérilité à trouver une contradiction là où il n’y a le plus souvent qu’une différence de mots. 13 Les esprits supérieurs ne tiennent nullement à la forme ; pour eux le fond de la pensée est tout.

14 Prenons pour exemple la définition de l’âme. Ce mot n’ayant pas d’acception fixe, les esprits peuvent donc, ainsi que nous, différer dans la définition qu’ils en donnent : l’un pourra dire qu’elle est le principe de la vie, un autre l’appeler étincelle animique, un troisième dire qu’elle est interne, un quatrième qu’elle est externe, etc., et tous auront raison à leur point de vue. 15 On pourrait même croire que certains d’entre eux professent des théories matérialistes, et pourtant il n’en est rien. 16 Il en est de même de Dieu ; ce sera : le principe de toutes choses, le Créateur de l’univers, la souveraine intelligence, l’infini, le grand Esprit, etc., etc., et en définitive ce sera toujours Dieu. 17 Citons enfin la classification des esprits. Ils forment une suite non interrompue depuis le degré inférieur jusqu’au degré supérieur ; la classification est donc arbitraire ; l’un pourra en faire trois classes, un autre cinq, dix ou vingt à volonté, sans être pour cela dans l’erreur ; 18 toutes les sciences humaines nous en offrent l’exemple ; chaque savant a son système ; les systèmes changent ; mais la science ne change pas. Qu’on apprenne la botanique par le système de Linnée, de Jussieu, ou de Tournefort, on n’en saura pas moins la botanique. 19 Cessons donc de donner aux choses de pure convention plus d’importance qu’elles n’en méritent, pour nous attacher à ce qui seul est véritablement sérieux, et souvent la réflexion fera découvrir dans ce qui semble le plus disparate une similitude qui avait échappé à une première inspection.  >>> 




Il y a une image de ce chapitre dans le service Google - Recherche de livres (Première édition - 1857)

Ouvrir